jeudi 19 janvier 2017

Dans la NR: l'article de Philippe Haller

19/01/2017 05:29
Mathilde Bartelemy : une voix, une présence.
Le château de Cangé a reçu, samedi et dimanche, le Week-end des arts avec ses programmes qui conjuguent la découverte et l'émerveillement. Après des raretés de musique de chambre de Haydn à Milhaud, samedi, Atmusica revenait à la musique contemporaine que ses musiciens portent avec talent et détermination. Dimanche, avec deux œuvres contemporaines, le rêve fleurissait sur la scène du chai. Mathilde Barthelemy lit et « Plume » de Michaux apparaît, promenant avec un humour nonchalant le « non-sens » de ses « Aventures absurdes ». Compagnon attentif, le violoncelle de Delphine Biron racle, glisse, mord, grignote, trace des lignes d'horizons nouveaux ou explose en gerbes de pizzicatos rageurs. Un rideau noir. Des silhouettes blanches d'arbres dénudés. Une installation de percussions et le galbe d'une harpe que les lumières multiplient en ombres sur la pierre. Commence alors la féerie de « L'homme qui faisait fleurir les arbres », un conte japonais habillé d'une magie de sons par Frédéric Pattar. Aux limites de l'étrange, la harpe invente, dans la grâce du jeu de Nathalie Cornevin, sous les doigts, l'archet ou les mailloches, des sons inconnus. Dans la forêt de percussions, Alain Pelletier, en un époustouflant ballet de baguettes, dessine de mystérieux paysages. Captivante, le geste sobre, le regard éloquent, Mathilde Barthelemy, de sa voix, de sa présence ouvre d'irrésistibles chemins de poésie, sur lesquels on la suit, fascinés.

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