19/01/2017 05:29
Le château de Cangé a reçu, samedi et dimanche, le Week-end des arts
avec ses programmes qui conjuguent la découverte et
l'émerveillement. Après des raretés de musique de chambre de Haydn
à Milhaud, samedi, Atmusica revenait à la musique contemporaine que ses
musiciens portent avec talent et détermination. Dimanche, avec deux
œuvres contemporaines, le rêve fleurissait sur la scène du
chai. Mathilde Barthelemy lit et « Plume » de Michaux apparaît,
promenant avec un humour nonchalant le « non-sens » de ses « Aventures
absurdes ». Compagnon attentif, le violoncelle de Delphine Biron racle,
glisse, mord, grignote, trace des lignes d'horizons nouveaux ou explose
en gerbes de pizzicatos rageurs. Un rideau noir. Des silhouettes
blanches d'arbres dénudés. Une installation de percussions et le galbe
d'une harpe que les lumières multiplient en ombres sur la
pierre. Commence alors la féerie de « L'homme qui faisait fleurir les
arbres », un conte japonais habillé d'une magie de sons par Frédéric
Pattar. Aux limites de l'étrange, la harpe invente, dans la grâce du jeu
de Nathalie Cornevin, sous les doigts, l'archet ou les mailloches, des
sons inconnus. Dans la forêt de percussions, Alain Pelletier, en un
époustouflant ballet de baguettes, dessine de mystérieux
paysages. Captivante, le geste sobre, le regard éloquent, Mathilde
Barthelemy, de sa voix, de sa présence ouvre d'irrésistibles chemins de
poésie, sur lesquels on la suit, fascinés.
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