Notre intervenant, Gérard GAUME, était entouré d'une vingtaine de participants.
Ce grand sujet entraîna Gérard GAUME dans une large présentation complexe très complète, dont on ne peut retenir ici tous les éléments :

D'abord, notre système de retraites par répartition, cycle éternel des actifs payant les les retraites, constitue le contrat de solidarité intergénérationnelle. Il s'y adosse les régimes complémenatires à points. C'est un ensemble fondé sur le travail. Il est confronté aux défis démographique, d'emploi et de salaires.
C'est encore un pactole dont rêvent les assurances désireuses d'y substituer un régime par capitalisation, baptisé "épargne-retraite". Systèmes au bord de la faillite dans certains pays (EU, GB,...). Régime imaginé aussi comme un troisième étage au-dessus du régime général et des complémentaires. C'est un leurre : ce sont toujours les actifs qui paient. C'est un système purement individualiste, sans solidarité entre les générations.
Les campagnes inquiétant et affolant les gens sur l'avenir de leurs vieux jours ne sont pas sans impact dans les têtes, celles des jeunes en particulier!
2010 est annoncée comme l'année de la réforme des retraites. Il faut retenir l'enjeu principal des retraites: conforter le système par répartition qui conditionne tout pacte entre les générations.
Le vrai problème concerne l'emploi, les salaires, le partage.

La retraite moyenne place la France au 18e rang sur 30 pays (OCDE).
On fait valoir le rapport actifs/retraités, passant de 1à 5 jusqu'à 1 à 2, alors que diverses données tempèrent cela (fécondité, ralentissement de l'espérance de vie, solde migratoire).
Force est de constater que les mesures prises depuis 1993 (Balladur, Veil,...) n'ont rien résolu: nombre d'annuités, âge de départ à la retraite,...
En cause, l'affaissement des salaires et de l'emploi : salariés sortis à 58ans, embauches en CDD, temps partiels, CDI tardifs.
Pousser les salariés à rester au travail bouche les emplois pour les jeunes.
Le problème de fond du financement des retraites se situe dans le faible niveau de l'emploi et des salaires comme dans le partage déséquilibré de la valeur ajoutée (chute de 10points en 20ans de la part salariale).
Que faire pour un nouveau pacte intergénérationnel?

Promouvoir les valeurs du système par répartition : débat en termes de choix social et de société.
Garantir un bon niveau de retraite.
Atteindre une plus grande égalité: pénibilité, compensations entre les régimes, mesures pour les femmes.
Garder le droit à la retraite à 60ans.
Intégrer dans les calculs études, apprentissage, stages, recherche d'emploi...
Rétablir l'équilibre financier: développement de l'emploi et augmentation des salaires - partage de la valeur ajoutée (en 15ans, gain de 50milliards pour les entreprises avec le recul des charges sociales) - contribution sur les revenus financiers - prélever sur les dividendes - augmenter les cotisations salariés/entreprises,...
Rassembler l'ensemble des systèmes de retraites.
L'exposé est applaudi;

Le débat est ouvert et les interrogations nombreuses ramènent à l'exposé qu'elles complètent pour diverses précisions et explications. On entendra que c'est bien l'ensemble du pays qui apporte la richesse. L'éducation a eu son importance avec par exemple la volonté, fin XIXe, du niveau certificat d'études, aujourd'hui élevé à celui du bac.
L'importance des services publics est évoquée.
La difficile sensibilisation des jeunes à la question des retraites comme à la solidarité entre les générations est primordiale.
Le temps imparti est largement dépassé et nous remercions chaleureusement Gérard GAUME de sa venue à ce petit-déjeuner-débat.
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